#4 Les Essentiels : le contrôle vétérinaire.

En endurance, le juge de paix est souvent le contrôle vétérinaire. Indissociable de la discipline, il aura lieu au minimum avant et après la course (épreuves de 10, 20 et 30 kms), et se renouvellera entre chaque boucle (à partir de 40 kms). Voici les conseils essentiels pour bien le préparer.

grooming

La technique de présentation

La présentation est assez simple, néanmoins il est fortement conseillé de s’entrainer à la maison. Il s’agit d’abord pour le cheval de rester immobile pendant que le vétérinaire prend la fréquence cardiaque et effectue différents examens (vérification de l’hydratation, des muqueuses, du transit etc). Il va ensuite vouloir vérifier l’absence de gêne dans la locomotion, et pour cela le cavalier (ou la personne qui présente le cheval, qui n’est pas obligatoirement le cavalier) effectuera un aller-retour dans un couloir matérialisé. Après un aller au trot en main, dos aux vétérinaires, il repassera au pas pour faire un demi-tour à droite au bout du couloir, tout en restant lui-même à gauche de son cheval, (donc en restant à l’extérieur) puis repartira au trot pour revenir face à eux dans le même couloir.

Lors de l’apprentissage, on cherchera donc un cheval qui part au trot avec franchise (on peut s’aider d’un stick au début), en avant et droit. Il ne faut pas hésiter à demander cet exercice après chaque sortie, pour le banaliser. Avec l’entrainement, vous constaterez si votre cheval doit trotter doucement pour bien se présenter ou être plus dynamique : ça dépend des chevaux.

La fréquence cardiaque idéale

Il n’y a pas vraiment de règle : En vitesse imposée, c’est le rapport entre la FC et la vitesse qui déterminera le classement, en vitesse libre, le premier couple à franchir la ligne d’arrivée à l’issue des étapes remporte l’épreuve sous condition de validation du contrôle vétérinaire final. Ainsi, pour le classement, seule la FC lors contrôle final sera vraiment importante, mais il est intéressant de prendre en compte la FC initiale et intermédiaire pour juger de l’état du cheval. S’il se présente à 50 au contrôle initial, il est peut-être stressé, excité et finir l’épreuve sur un cardiaque de 50-56 sera ne sera pas forcément mauvais. S’il est à 30 à l’initial et 50-56 à l’arrivée, alors il faut mesurer la fatigue, la préparation et trouver des pistes d’amélioration.

Pour avoir une meilleure récupération cardiaque, c’est la préparation à l’effort, l’entraînement puis la gestion de la course qui priment. Une stratégie de course assez récurrente est une courbe en parabole : doucement au début, on augmente la vitesse moyenne au fil des kilomètres et en fonction du terrain pour ralentir à la fin et entamer la phase de récupération avant la ligne d’arrivée. Impossible donc de ne compter que sur la technique de présentation pour avoir la meilleure FC !

Dans tous les cas, une FC supérieure à 64 pulsation par minute est éliminatoire.

La technique de récupération

En premier, à l’arrivée, on desselle le plus vite possible pour pouvoir ensuite arroser son cheval et enlever la transpiration. On lui présente un seau pour qu’il puisse boire et idéalement on n’arrose pas pendant qu’il le fait : on le laisse souffler tranquille et prendre son temps. Puis on arrose l’encolure, les membres et entre les cuisses là où se situent les grosses veines. S’il fait chaud on peut passer l’eau sur le dos également mais attention à être délicat, un seau renversé sur le dos ne plait généralement pas, c’est pour cela qu’on utilise des mesures à grain ou des gros verres doseurs, parfois des éponges. Pour que la récupération soit rapide et efficace il faut arroser son cheval dans le calme, avec des mouvements lents et coordonnées pour ne pas apporter une source de stress. On peut aussi gratter la tête à l’éponge ou au gant de toilette pour enlever la transpiration sur la tête, ça évitera de servir de grattoir en plein contrôle vétérinaire ! Un cheval dont on a bien retiré la transpiration ne cherchera pas à se rouler.

cheval endurance eau
© Zoé Lissaragues

En fonction de la météo, attention à ne pas trop arroser son cheval si le risque de prendre froid est présent. On vérifiera aussi que l’eau ne soit pas chaude si c’est un jour de grand soleil, car ce sera peu efficace. On ne donne pas à manger car cela fait remonter le rythme cardiaque.

Une fois que le cheval est descendu en-dessous des 64 pulsations minutes, la limite maximale autorisée, on peut commencer à marcher doucement pour maintenir la musculature en route et éliminer les toxines, éviter la crampe etc. Vous pouvez alterner marche et arrêt pour mouiller, enlever l’eau, marcher de nouveau. Certains chevaux s’excitent quand ils attendent trop longtemps et ont une fréquence cardiaque plus basse en passant aux dix minutes qu’en attendant la demi-heure.

Il faut enlever l’eau chaude et la transpiration pour une récupération efficace, ayez des couteaux de chaleur avec vous. On voit souvent dans d’autres disciplines des cavaliers qui mettent une serviette mouillée sur l’encolure ou la croupe pour rafraîchir le cheval : sachez que c’est efficace moins d’une minute. Après, l’eau sur la serviette chauffe avec le soleil et la température du cheval augmente, la transpiration reste car l’éponge ne permet pas l’évaporation, votre cheval a alors plus chaud que frais et ce n’est pas agréable. Il vaut mieux mouiller à la mesure et au seau que laisser une serviette sur l’encolure.

Le contrôle final

Lors d’une épreuve imposée on a 30 minutes pour se présenter au contrôle final et avoir le cardiaque le plus bas possible. Un cheval bien entraîné, qui a un bon cœur, aura récupéré dans les cinq – dix minutes, attendre l’intégralité de la demi-heure c’est se rapprocher au plus de la fréquence cardiaque au repos, mais en même temps c’est prendre le risque que les muscles refroidissent et qu’en cas de mauvais temps, de froid, le cheval se présente moins bien aux allures.

C’est la connaissance de son cheval et de sa capacité de récupération qui va déterminer nos choix, pour savoir quel est le meilleur moment pour se présenter.

Une fois que le cheval a bien récupéré et que vous pensez être bon, dirigez-vous vers le contrôle en marchant doucement pour ne pas solliciter le cœur et les poumons. Le vétérinaire prend le cœur en premier sur une minute. Ensuite il vérifie le métabolisme et enfin les allures. Pour les allures, si vous sentez que votre cheval s’est endormi et risque de ne pas bien se présenter ou de ne partir au trot qu’au milieu de l’allée, vous pouvez demander à faire un tour dans le contrôle, pour partir au trot devant les vétérinaires et avoir de l’impulsion. Cela vous laisse quelques secondes pour réveiller votre cheval et lui indiquer le code vu à la maison lors de l’entraînement (un appel de langue, un mot, vous qui partez devant etc…).

En conclusion, optimiser la récupération et la visite vétérinaire sont des points importants, mais ne remplaceront pas l’entrainement. Avec un cheval bien préparé et habitué aux manipulations, les visites vétérinaires seront une simple étape dans vos journées d’endurance.

Photo d’illustration: © Zoé Lissaragues

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